de quelle manière écrivez-vous ?

salut à tous,
ma nuit fut pour le moins courte (1h30 malgré le fait que je ne sois pas insomniaque pour un sou) parce que pris par la frénésie de l'écriture hier soir vers 23h00 ... je comptais bosser un peu, une idée éthique/humaine/philo survient... une reflexion s'ensuit, ses développements sur plusieurs niveaux, et une situation qui arrive à l'esprit ... résultat des courses : couché peu de temps avant 06h00 en ayant écrit non-stop entre-temps !!! (il faudra que j'apprenne à écrire de la main gauche pour éviter trop de tension avec la droite, à force de tenir le crayon -- peut-être même que ça donne l'impression que c'est quelqu'un d'autre qui écrit )

c'est assez étonnant tout le chemin que l'on peut parcourir sur un projet type roman, en partant de zero, en se laissant guider par les idées qui viennent pendant qu'on écrit les premières (je pensais au début que ce n'était que l'affaire d'une dizaine de minutes), en essayant d'oublier aucune ramification, aucun détail, aucun développement ... bref, j'ai la base d'une histoire en trois parties (voire d'une trilogie, si ça se révèle aussi dense que prévue), avec la base (bien entamée) d'une quatrième ...

et voyant les feuilles remplies, en repensant à la session de jeudi, j'ai pensé à vous, et me demandais de quelle manière vous écriviez ?
- avez-vous des types de projets sur lesquels vous préférez travailler ? nouvelles, poésies, bases de romans (<- je dis base, parce qu'on sait quand on commence ... )
- écrivez-vous quand l'envie vous en prends / de manière compulsive ? en essayant de vous ménager des créneaux ? en vous astreignant pour réussir à avancer ?!
- gérez-vous vos projets à court/moyen/long-terme (la notion varie selon chacun, donc à vous de préciser avec j / m / a / voire décennie ) ? et lorsqu'il s'agit de moyen et long-terme, faites-vous des pauses plus ou moins longues pour jeter un autre regard dessus ? (quitte à se dire ... "c'est tout pourri, partons sur quelque chose de mieux !!") ou essayez-vous au contraire de garder l'esprit initial qui vous a inspiré ?
- menez-vous les différentes créations en parallèle ? les unes après les autres ? par roulement ? ou contraire, tentez-vous de terminer (au moins en partie) les morceaux sur lesquels vous travaillez avant de passer à autre chose ?
- j'ai déjà la réponse pour certains d'entre-vous (puisque la question avait été abordée dans une autre sujet), mais avez-vous des projets à plusieurs ou préférez-vous travailler en solo (sur certaines choses au moins) ?

et enfin, vous arrive-t-il de partir et ne pas pouvoir vous arrêter avant d'avoir terminer (dans une certaine mesure) ? (dans mon cas, mes parents m'ont interrompus , décontenancés par cette activité nocturne ... j'ai noté rapidement les fondations de la 4ème partie)

je crois que je suis bon pour appliquer le proverbe que j'ai mis en signature ....

Vaste sujet et nombreuses questions Je vais y répondre une par une. (et au fait, toute une nuit, dis donc, quelle inspiration ! et tout ça sur papier ! c'est parce que ton ordi est en panne ou tu préfères sur papier ? parce bonjour le boulot pour tout recopier...)

-Pour ce que je préfère écrire, disons que c'est difficile à juger, car j'écris assez peu sur mon roman en cours, et que j'ai peu d'expérience dans ce domaine. Ce que je sais, c'est que j'adore écrire des nouvelles, c'est un format plus difficile à maîtriser qu'il n'y paraît, et permet d'être rapide et efficace. Et j'avoue que j'aime beaucoup répondre aux appels à textes, en partant d'un sujet donné, c'est un bon exercice et ça permet d'explorer à fond une idée, d'en faire le tour de façon concise et percutante. Genre, pour l'appel à textes sur la route, Kalys et moi on se demandait ce qu'on allait bien pouvoir faire d'original sur ce sujet.. Eh bien on a trouvé des réponses, en allant chercher plus loin dans notre imaginaire, en nous forçant à nous demander ce qu'on avait envie de dire à ce sujet.
La poésie, je n'en ai pas écrit depuis longtemps, mais j'aime beaucoup ça. C'est un travail ciselé sur la langue, une exploration des possibilités de la métaphore et des sonorités.
Sinon, j'écris aussi un blog et un journal intime, et c'est un moment de détente, de laisser aller, où je ne cherche pas spécialement à mettre en forme, c'est reposant et cela permet de mettre en forme des réflexions et des sensations qui, sans ça, se perdent dans l'oubli. Et parfois, comme c'est une sorte de monologue, ça me donne des idées pour d'autres projets.

-Je gère mes projets en fonction des deadlines, puisque depuis le début de l'année quasiment toutes mes nouvelles sont destinées à des appels à textes. Je m'y prends longtemps à l'avance afin de déblayer le sujet et de me laisser le temps d'y réfléchir. Et je me laisse du temps pour les corrections aussi.
Pour les projets à long terme, là encore difficile de répondre puisque mon roman est écrit à quatre mains, ça ne dépend pas assez de moi pour que je puisse vraiment répondre.

-J'écris à la fois par pulsion, par contrainte, ou en me ménageant des crénaux. ça dépend des jours. Il y a des jours où je décide d'écrire à tel moment, mais ça arrive très rarement, mon emploi du temps change trop selon mes humeurs (je suis plutôt capricieuse et mal disciplinée). Et il y a des moments où ça me vient, brutalement, et c'est parti, ce n'est pas prémédité. Tout ce que j'essaie de faire, c'est d'écrire le plus régulièrement possible (c'est à dire tous les jours si possible), quel que soit le support. Il m'arrive d'ajouter un paragraphe à quatre nouvelles différentes en une séance d'écriture.

-Cette dernière remarque recoupe la question suivante. Je serais strictement incapable de mener un seul projet à la fois. J'ai des idées et des sensations diamétralement opposées, et que je ne pourrais concilier. La seule contrainte que je m'impose, c'est de n'écrire qu'un seul roman à la fois. Sinon, je suis certaine que je ne finirais jamais ni l'un ni l'autre. Donc je mène tout en parallèle, je "switche" d'un projet à l'autre selon les idées et l'humeur.

-Le projet que j'ai avec mon copain est très enrichissant et très compliqué pour moi. C'est une belle aventure, mais j'ai du mal à y trouver une pleine satisfaction, car trouver l'harmonie n'est pas facile. D'autant plus que j'ai peur de trahir ses idées, ses personnages. C'est quelque chose de vraiment spécial, et ce ne serait sans doute pas pareil si j'écrivais avec quelqu'un d'autre. Généralement, je préfère travailler seule, j'ai déjà bien assez de choses à dire à moi toute seule

-oui, parfois je veux absolument finir ce que je fais, mais ça c'est quand j'écris de façon impulsive, sous le coup d'une émotion intense, presque d'une transe. Mais des éléments extérieurs peuvent briser le charme et dans ce cas tant pis, j'abandonne.

Voilà pour moi

Et bien pour ma part :

- J'écris principalement des débuts de nouvelles. Mis bouts à bouts, ils doivent former une excellent histoire, j'en suis convaincu . Je préfère écrire dans ce format car c'est celui qui a le plus le chance d'aboutir, malgré tout. Toutefois, j'ai commencé un certain nombre de romans ; j'en ai d'ailleurs un en cours. J'ai écrit un peu de poésie mais c'était naze, alors je laisse tomber . Je tiens également un blog (signature) depuis peu, pas grand chose de personnel là-dedans, juste des délires plus ou moins absurdes qui m'amusent. Je dois être suivi par 3 personnes, dont 2 de mes frères , mais le but était plus de me faire plaisir, alors...

- Alors j'écris quand l'envie m'en prends, mais c'est malheureusement rare. Donc, parfois, je me force à le faire.En fait, je préfère imaginer les histoires, créer les univers... mais passer à l'acte me rebute, allez savoir pourquoi. Pourtant, j'aime aussi le mot, trouver le bon, la bonne expression...

- Je gère pas mes projets Il m'est arrivé de terminer une nouvelle commencé des années plus tôt, comme dans écrire d'une seule traite. En général, je suis plutôt laborieux.

- Je mène énormément de projets en parallèle. Pas que dans l'écriture d'ailleurs. J'avoue m'y perdre un peu parfois. En fait, j'ai souvent des idées, que je vais m'empresser de coucher sur papier (vous connaissez le langage des notes, celui où parfois on ne se comprend plus où on voulait en venir ? ), mais que je laisse tomber un moment pour reprendre (ou pas) plus tard.

- J'ai pour l'instant toujours travaillé seul. Mais je ne suis pas contre essayer le travail à plusieurs plumes.

- Ça m'est déjà arrivé de ne pas voir le temps passer, mais ça reste très rare. Bien souvent, la lassitude l'emporte.

Je préfère travailler sur la nouvelle, mais cela implique différents types de projets : par exemple, le projet de recueil sur la base d'un univers conçu par Paradoks m'enthousiasme tout autant que mes expériences personnelles. Pourquoi la nouvelle? Mmh, pour plusieurs raisons. D'abord, parce que je ne pense pas maîtriser encore les arcanes de la narration. La nouvelle propose un exercice court, concis, qui synthétise toutes les difficultés qu'on peut rencontrer en cours d'écriture. Le roman me demande des efforts qui me paraissent parfois démesurés, parce que j'ai du mal à faire travailler mon imagination sur la longueur - le développement de ma pensée, voilà qui est très nouveau pour moi Et puis parce que j'aime cette "esthétique du fragment"...

J'écris de toutes les façons que tu as proposées Si je n'écrivais que quand l'envie m'en prenait, je n'aurais rien produit depuis longtemps. Ce n'est d'ailleurs pas tant l'envie qui me manque, que l'inspiration. Je me force donc, car je sais d'expérience qu'on peut produire des choses surprenantes sous la contrainte. C'est un peu comme les partiels, à la fac : on n'a pas nécessairement une folle envie de disserter sur le sujet, il nous effraie par sa complexité, mais une fois lancé, on peut produire un bon travail.

Je gère mon roman à trèèès long terme. Avec d'énormes pauses. Heureusement, j'ai acquis suffisamment de confiance en ce projet pour ne plus réécrire intégralement ce qui l'a déjà été. Je me sers du temps de pause pour mieux voir les incohérences et pour trouver une autre formulation aux phrases maladroites.
Pour les nouvelles, c'est du court terme. J'essaie de m'y prendre à l'avance, pour les appels à textes, mais en réalité, l'inspiration ne me tombe dessus que dans l'urgence. Là d'ailleurs, je suis terrorisée par le temps extrêmement court qu'il me reste pour rendre les deux dans lesquelles je me suis à peine lancée.

Pour les nouvelles qui répondent à des appels à texte, j'ai relevé les sujets qui m'intéressent de manière à ne travailler, grosso modo, que sur une nouvelle par mois. Je sais que sans cela je ne finirai pas dans les temps. Mais sinon, j'ai quinze projets en même temps, qui avancent à leur rythme, comme pour Maloriel.

J'ai déjà essayé de travailler en groupe, sur des sites internet, c'est dur mais ça me convient. Idem avec le recueil de Paradoks, parce que la seule chose que j'ai à faire, c'est de m'approprier le projet, c'est plutôt pour lui que ça doit être dur, de se voir déformé par l'imaginaire de chacun En tous cas, j'ai horreur de partager mes idées, si le projet est déjà formé et cohérent. Mais par exemple, Maloriel et moi écrivons de concert une histoire, basée sur un texte à elle, elle m'en a fourni les références et influences et nous écrivons un chapitre sur deux, je trouve ça tout à fait passionnant.

Et oui, si je suis lancée, je vis très mal le fait d'être interrompue, c'est comme d'être réveillée au milieu d'un rêve, en sursaut, je me sens mal et à côté de mes pompes.

Pour ma part, j'écris presque tous les jours. En fait, je viens de prendre une année pour me consacrer à l'écriture, ce qui fait que je bosse tous les jours sauf le samedi et le dimanche.
LE fait de bosser chaque jours apporte une plus grande cohérence, une facilité de rédaction. Les passages s'enchaine sans trop de difficultés. Les pauses entre les phases de rédaction sont à bannir ! Il faut se replonger ensuite dans son histoire et ça peut faire perdre du temps.
Avant d'écrire mon troisième roman (celui que je viens de boucler et que je corrige), j'avais attaqué une vingtaine de pages de deux histoires et l'une d'entre elle s'est dégagé du lot.
Mais bon, je pense pas qu'il y ai une méthode miracle. Le processus d'écriture est propre à chacun...

Et est-ce que tu as des idées tous les jours ? Est-ce que tu as toujours des idées d'avance sous le coude, prêtes à être rédigées ? Est-ce qu'il ne t'arrive pas de ne pas réussir à te plonger dans ton histoire, d'en avoir assez d'écrire ça ? Et tu écris toute la journée ? Désolée de toutes ces questions

Maloriel a écrit:Et est-ce que tu as des idées tous les jours ? Est-ce que tu as toujours des idées d'avance sous le coude, prêtes à être rédigées ? Est-ce qu'il ne t'arrive pas de ne pas réussir à te plonger dans ton histoire, d'en avoir assez d'écrire ça ? Et tu écris toute la journée ? Désolée de toutes ces questions

En fait, comme je suis sur la rédaction d'un roman, les idées sont déjà là, je n'ai plus qu'à les développer. Et donc, oui, j'ai des idées sous le coude. En arrivant sur la fin d'un roman, je pense déjà au suivant !
Je suis toujours dans l'histoire, la construisant passage par passage et je ne m'en lase pas, j'ai surtout hâte qu'elle soit terminé pour avoir enfin la vue d'ensemble et repartir sur la relecture...
Pas de soucis pour toutes ses questions

Nouvelle, roman... Pour ma part, ça vient comme ça vient... Et c'est d'autant plus difficile à déterminer que, comme vous le savez j'écris dans le plus parfait désordre chronologique. Je commence souvent par le milieu, en fait j'écris un passage, je vois si à mon sens ça n'est pas trop mal, et je continue au grès du temps... Le seul bouquin que j'ai commencé par le début, c'est ... The MuZzikKal BoXx..., mais bon c'est pas pour autant que j'ai écrit le reste dans l'ordre. D'ailleurs ça se voit à la lecture, et faudrait que je corrige tout ça...
La poésie c'est un autre débat. J'arrive plus à en écrire depuis que je suis physiologiquement sorti de l'adolescence. Bizarre, et frustrant... J'écrivais un peu comme de l'écriture automatique, maintenant ça marche plus et je ne suis pas capable de réfléchir pour écrire de la poésie. Faut que ça sorte des tripes...

- écrivez-vous quand l'envie vous en prends / de manière compulsive ? en essayant de vous ménager des créneaux ? en vous astreignant pour réussir à avancer ?!
Depuis que je bosse, j'essaie d'écrire quand je suis de repos mais c'est pas toujours simple, car pour sortir un truc bien il faut que je sois seul, pas de bruit, que rien ne me dérange... C'est pour ça que j'ai une sainte prédilection pour la nuit, comme certains ici apparemment ^^ Les pauses viennent d'elles même pour x et y raisons de cette vie de tous les jours que je déteste. Ca fait bientot sept ans que j'ai commencé The Land Of Rape, et en le relisant et le corrigeant dernièrement, j'ai réalisé toutes les incohérences accumulées dans ce que j'avais écrit, étant ados, je suis spur que même après correction il en reste encore mais bon... A mon avis la perfection, c'est pour Hugo et Baudelaire, entre autres.
J'ai du mal à gerer un projet à court terme ou même moyen termes pour toutes ces raisons. Il faut que j'ai le sentiment que ce que j'ai écrit reflète ce que j'ai voulu dire, que ça soit une part de mon âme, et ça c'est pas possible sur du court terme.

Tout comme je lis minimum quatre ou cinq bouquins à la fois, c'est pareil pour l'écriture. Ca me ferait psychologiquement trop mal de retenir quelque chose à l'intérieur, un hurlement qui ne demande qu'à sortir.

Pour ce qui est des projets en commun : avec ma meilleure amie, quand on avait 12/13 ans, on avait imaginé tout un bouquin de SF, genre une trilogie, même modèle que Star Wars. Y'a quelques temps je me suis repenché dessus, j'ai donné de la maturité aux personnages et à l'histoire pour en faire quelque chose de plus politique, essayer de dénoncer les tares de la société actuelle par la SF. C'est dur. Mon créneau c'est plus le nouveau roman, le psychologique, l'heroic fantasy et la sf, tout comme le roman historique par exemple me sont totalement étrangers... Bref tout ça pour dire qu'écrire à deux c'est pas facile, et qu'au final c'est moi qui écrit tout, car ma partenaire n'est pas tellement motivée, et moi en contrepartie j'ai bien du mal avec ses personnages qui sont assez éloignés des biens au niveau du caractère (genre : la princesse fleur bleue... ).


Et effectivement, j'ai du mal à m'arrêter avant d'avoir terminé un passage, faut que je sente que je suis vidé de tout ce que je voulais dire. En général, ça dure une plage de trois, quatre, voire cinq heures.